Un rayon de soleil traverse la fenêtre et perce mon iris, je suis immédiatement « à côté » de ce rayon de soleil, c’est à dire que dans ma relation à ce rayon de soleil je suis décalé, parce que la vérité, cette vérité qui concerne ce rayon de soleil, je suis incapable de la saisir puisque elle n’est rien.
C’est à dire qu’à l’instant où ce rayon de soleil entrait dans mon iris, je ne savais déjà plus ce que c’était.
Mais j’ai cru le savoir, et plus j’y pense et plus je suis persuadé de le savoir, de l’avoir su du-moins et plus j’y pense, plus je suis persuadé de pouvoir en parler.
Il me faut absolument en parler parce que la seule façon pour moi de me souvenir que j’ai vécu quelque chose avec ce rayon de lumière, c’est d’en parler et d’en parler de plus en plus.
T’en parler c’est m’en parler, or si je veux dire la « vraie vérité » de cet instant de lumière, je suis obligé de reconnaître qu’il ne m’en reste rien.
Il ne m’en reste rien parce qu’à l’instant même où ça s’est produit, je n’étais pas là… j’étais ailleurs, dans mes pensées.
Si ça m’a interpellé, c’est juste parce que quelques poussières sont venues perturber mes pensées et je me suis dit : « tiens, regarde, il se passe quelque chose ».
En fait, c’était déjà fini.
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