Chapitre IV, les jours d’école.
Échange entre le maître de philosophie et son élève.
— Ce sont les certitudes qui rendent fou, et non le doute selon Nietzsche, qu’en pensez-vous ?
À défaut de doute comme à défaut de certitude la folie peut s’installer.
— De toutes façons, la folie est installée, quelque soit le niveau des doutes ou des certitudes;
Le doute et la certitude sont des « croires », ceux-ci réclament beaucoup d’énergie, c’est le manque d’énergie qui finissant par venir permettra à la folie, qui est notre héritage à tous, de s’étendre.
Il est claire que la question de préférer le doute à la certitude n’existe pas dans un esprit sain.
— C’est une certitude?
— Le caractère qui permettrait de qualifier une pensée de certitude ne réside pas selon moi dans la forme de l’expression ou les termes choisis. Une affirmation par exemple, présente tous les aspects d’une certitude, alors qu’une interrogation ne laisse pas penser qu’il s’agit d’une certitude. Pourtant ces deux formes peuvent aussi bien recéler les atouts de la certitude, pourquoi ?
Et bien parce qu’une certitude tient sa « texture » non pas dans l’écriture ou la parole, mais dans la psychologie. Ce sont les sentiments ou les représentations affectives que j’accorde à une forme de pensée qui me lient à elle, c’est donc l’ensemble des processus affectifs qui m’engage dans une relation de dépendance à une croyance, toute croyance répond à un besoin.
Si je sais me situer au-dehors du doute et au dehors de la certitude, je demeure libre vis à vis de mes pensées que je ne transformerais pas en croyance, libre parce que agissant indépendamment des systèmes du besoin à nourrir. Sceptique et détaché, mais le scepticisme ne doit pas être entendu comme un synonyme du doute, le doute attend des réponses, le vrai sceptique sait qu’il ne peut y avoir de réponses vraies.
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