Les senteurs du jardin éternel

Hier, j’étais très fou (partie 2)

Mais pourtant j’étais bien fou, terriblement fou.

Aujourd’hui je suis lucide.

Assez pour repasser le film de toutes ces années folles que j’ai traversées.

Je suis lucide.

C’est à dire que je vois assez clairement ma folie d’aujourd’hui, même s’il doit forcément y en avoir quelques bouts bien cachés sous le tapis.

Je suis lucide, cela fait aussi et malheureusement que la folie de mes semblables éclate à mes yeux. Je la vois, l’entends, la respire, la redoute, elle m’étouffe chaque minute.

j’allume la radio, folie. Je lis les journaux, folie. Je sors pour un événement musical ou autre, folie.

Je me promène dans un quartier, folie.

Je fais une ballade dans les bois, je croise presque toujours un groupe de personnes accompagnées de leurs chiens et de leurs enfants, folie.

Comble du paradoxe ?

Maintenant que ma lucidité me suit comme mon ombre, les autres, mes semblables, me croient fou.

Maintenant que je n’ai jamais été aussi près de la sagesse, tout le monde s’éloigne de moi pour échapper à une démence probablement contagieuse.